Appelée aussi le ginseng péruvien, la maca croît sur les hauts plateaux des Andes. D’abord utilisé pour sa valeur nutritionnelle, il est également réputé en médecine traditionnelle péruvienne pour avoir de nombreuses vertus: soulager les troubles de la sexualité et de la procréation, l’anémie, les douleurs articulaires ou encore la dépression. Mais les recherches peinent à démontrer formellement un rôle du maca dans le contrôle de la fertilité, de la vigueur sexuelle, ou dans le traitement de la ménopause et de l’anxiété. Dans tous les cas, il est conseiller de consulter votre médecin avant d’entreprendre une cure de maca.
Historique du maca
La maca est l’une des très rares plantes maraîchères à pouvoir survivre dans les conditions climatiques extrêmes qui sévissent sur les hauts plateaux des Andes. Des fouilles archéologiques ont mis au jour des vestiges d’objets montrant qu’on cultivait la maca dans les Andes vers 1600 avant notre ère, c’est-à-dire bien avant les Incas.
La maca était d’abord cultivé pour sa valeur nutritionnelle. On consommait le tubercule frais, comme la patate douce, mais on le séchait également dans le but de le conserver. Séché et réduit en poudre, il pouvait se conserver durant des années. La poudre de maca était consommée sous forme de gruau, de galettes ou de crèmes sucrées, ou échangée contre des denrées provenant d’autres régions, comme le maïs qu’on ne peut cultiver à cette altitude. Encore de nos jours, des Péruviens des hauts plateaux consomment en moyenne 500g de maca par jour.
Selon la médecine traditionnelle péruvienne, les vertus médicinales du maca séché peuvent être utiles pour traiter ou soulager une foule de maux : troubles de la sexualité et de la procréation, affaiblissement du système immunitaire, anémie, tuberculose, troubles menstruels, symptômes de la ménopause, constipation, douleurs articulaires, dépression, etc.
Lorsque les premiers éleveurs espagnols s’installèrent au Pérou, les indigènes leur conseillèrent de donner des tubercules de maca aux animaux qui avaient du mal à se reproduire. La culture de la plante connut alors un remarquable essor et s’étendit de l’Équateur jusqu’au nord de l’Argentine.
Au cours des années 1960 et 1970, le développement de l’agriculture industrielle et des réseaux de distribution entraîna l’abandon progressif de la culture du maca. Au cours des années 1980, les autorités péruviennes lancèrent des programmes incitatifs encourageant la reprise de cette culture traditionnelle. La situation est aujourd’hui rétablie, grâce à la demande accrue pour ce produit en Amérique du Nord et en Europe.
En 2002, une controverse a pris naissance au sujet d’un brevet qu’une compagnie américaine a déposé sur un extrait de maca. Les producteurs péruviens ont dénoncé cette menace sur leur droit d’exporter cette plante et cette mainmise sur un produit ancestral. Depuis 2005, le brevet appartient à une compagnie française, qui affirme avoir octroyé des licences d’exploitation gratuites aux industries péruviennes et avoir majoré de 15 % le prix d’achat du maca aux producteurs locaux. Mais la dispute avec les producteurs péruviens ne semble toujours pas réglée.
Recherches sur la maca
Fertilité et vigueur sexuelles. Des études en laboratoire ont montré que de hautes doses de maca stimulaient l’activité reproductrice de rats mâles et augmentaient leur production de spermatozoïdes et leur fertilité. Quelques études ont également été menées sur l’humain, mais les nombreux biais méthodologiques qu’elles comportent rendent leurs résultats extrêmement discutables.
Par exemple, des chercheurs ont rapporté un accroissement du désir sexuel chez des hommes en bonne santé ayant pris 1,5 g ou 3g de maca par jour durant 12 semaines. Toutefois, l’évaluation du désir sexuel n’a pas été faite selon des critères fiables.
Dans une seconde étude, ces mêmes chercheurs ont mesuré une augmentation de la quantité de sperme et de la motilité des spermatozoïdes, attribuée au maca. Cependant, l’essai a été réalisé sans placebo et avec seulement 9 personnes.
Enfin, au cours d’un essai préliminaire mené aux États-Unis, la prise de 3g de maca par jour, durant 4 semaines, a augmenté la libido de personnes qui prenaient des antidépresseurs. Dans ce cas-ci, l’absence de placebo, le faible nombre de participants et le fait qu’ils prenaient des antidépresseurs différents limitent la portée des résultats.
Il est possible que la maca ne soit pas un véritable aphrodisiaque et que ses effets sur l’activité sexuelle résultent plutôt de son action tonique sur l’ensemble de l’organisme. Certains croient que le tubercule, tout comme le ginseng, agit comme un adaptogène, d’où le nom commun de « ginseng péruvien » qu’on lui donne parfois, bien que d’un point de vue botanique, il n’existe aucun lien de parenté entre les deux plantes.